Territoire et population

Atlas de Trudaine 1745-1780

Sur ce magnifique plan de 1760, connu sous le nom d’Atlas de Trudaine, on voit l’organisation spatiale de Villiers-en-Bière à cette époque. Ce qui apparaît d’abord, ce sont les châteaux du Bréau et de Fortoiseau au milieu de leurs parcs respectifs avec leurs fermes accolées, le village lui-même étant de taille bien inférieure. La longue route horizontale qui barre cette carte n’est autre que l’ancienne Nationale 7 devenue D607 de nos jours.

Villiers-en-Bière s’étend sur 1076 hectares dont 700 ha agricoles et 240 hectares boisés, le reste étant constitué des habitations, constructions et voirie. Le village est situé à 02°36’01’’ de longitude et 48°29’41’’ de latitude, à 60 mètres au minimum et 92 mètres au maximum au-dessus du niveau de la mer, en lisière de la forêt domaniale de Fontainebleau, en pays de Bière.

Rattachée en 1790 au district, puis à l’arrondissement de Melun et au canton de Perthes, elle passe dans celui de Melun-Sud en 1795.

Par arrêté du 9 mars 1827, fixation de la limite territoriale entre la commune de Villiers-en-Bière et celle de Chailly-en-Bière.

Par ordonnance du 15 avril 1829, fixation de la limite territoriale entre la commune de Villiers-en-Bière et celle de Boissise-le-Roi .

Par décret du 28 octobre 1975, création du canton de Perthes auquel la commune est rattachée.

Villiers est l’une des 69 communes qui font partie du Parc Naturel Régional du Gâtinais Français créé le 4 mai 1999.

Depuis le 1er janvier 2002, Villiers est l’une des dix communes de la Communauté de Communes du Pays de Bière.

En 2007, pour la première fois dans l’histoire du village, le cap des 200 âmes est passé. En 2011, Villiers-en-Bière compte 215 habitants.

Toponymie et territoire

Villiers-en-Bière existait déjà au XIIIème siècle. De villaribus en 1257, Vilers en 1301, Villares in Biera en 1350 et enfin Villiers-en-Bière dès 1394. Du bas-latin Villaris, synonyme de villa, grand domaine agricole, et du celte biera, la plaine.

L’histoire du village est rattachée à celle du domaine d’Orsonville au nord-est de la commune, qui apparaît dans les écrits dès 1255, lorsque il est vendu à l’abbaye du Lys, toute proche.

Plus tard, la commune de Villiers-en-Bière n’a dû qu’aux grands domaines du Bréau, de Fortoiseau et d’Orsonville de n’être pas supprimée en tant que telle et rattachée aux localités voisines.

Dans les années 70, l’implantation sur son territoire d’un hypermarché, l’un des plus grands d’Europe, lui a sans doute épargné de nouveau d’être absorbée et de disparaître.

Carte postale ancienne de Villiers, pêcheurs à la mare

Population

A partir de 1790, date des premiers recensements connus, et pendant plus de 150 ans, la population de Villiers tourne autour d’une centaine d’habitants, essentiellement quelques propriétaires et des ouvriers agricoles. Tant que l’activité reste quasi strictement agricole et que la propriété foncière ne se morcelle pas, rien ne peut contribuer à une augmentation de la population.

Étrangement, et contrairement à ce qui s’est passé dans de nombreuses communes, les première et seconde guerres mondiales n’ont eu pratiquement aucune incidence sur la mortalité dans la population. Villiers, et c’est révélateur, n’a pas de monument aux morts. Par contre, l’exode rural que la France a connu à partir des années soixante du fait de la mécanisation agricole a fait chuter les effectifs à seulement 59 habitants en 1975 et 67 en 1982.

En 2008, la Seine-et-Marne est le département français qui connait la plus forte croissance démographique du pays et Villiers n’échappe pas à la règle : lors du dernier recensement de 1999, le village compte déjà 197 habitants ce qui constitue un record pour la commune. En 2007, ce dernier record est battu puisque, pour la première fois dans l’histoire du village, le cap des 200 âmes est passé pour arriver au chiffre officiel de 214 habitants.

Doubler sa population en 200 ans n’est pas ce que l’on appelle une croissance exceptionnelle. En l’occurence, ce n’est pas ici le nombre mais la nature des habitants qui change. Tant que les grands domaines, les châteaux du Bréau et de Fortoiseau et leurs fermes et les fermes de Villiers et d’Orsonville sont en activité sur la commune, l’essentiel du peuplement y est réparti : domesticité, gardes-chasse, chauffeurs-mécaniciens, ouvriers agricoles et jardiniers, tous logés et employés avec leurs familles. Il n’y a pas, à proprement parler, de centre village autour de l’église, comme souvent. D’ailleurs, si l’on fait abstraction des châteaux, détruits aujourd’hui, des fermes et des bâtiments d’exploitation, Villiers n’a jamais compté qu’une quinzaine de maisons de plus de deux cents ans ans qui subsistent aujourd’hui.

En fait, ce n’est que dans la deuxième moitié du XXème siècle qu’un centre géographique, sinon historique, du village se crée autour de l’église et de la mairie. Enfin, dans les années 70, deux lotissements sont construits aux abords du parc de la mairie, attirant sur place une nouvelle population. Villiers-en-Bière, village agricole, est devenu résidentiel.

Pour autant, le village, limitrophe de la forêt domaniale de Fontainebleau, est toujours cerné de terres agricoles et ce sont des centaines d’hectares qui sont encore cultivés aujourd’hui. Villiers-en-Bière, grand domaine agricole de la plaine, vit en 2016 en harmonie avec son nom antique.